Billet du bout du monde

Un lecteur qui a appris à connaitre un Silvano pseudo-virtuel m'envoie une adresse d'osteria à Sienne que j'ai soigneusement mise de côté pour mon périple aoûtien. Car (me suis-je mal fait comprendre ?) je vous écris pour l'heure d'un "ermitage" reculé du Vercors où tout n'est que silence ponctué seulement par le braiement de l'âne des voisins, où l'on cajole le (faux) parisien épuisé : petits plats, films aimés à deux vus et revus, vins de pays, feu de cheminée (l'hiver joue les revenez-y en juillet !) et Stendhal auprès de l'âtre qu'on s'obstine à vouloir apprécier un jour peut-être...
Bientôt, celui que j'appelle "mon enfant" nous rejoindra. Il se baignera dans la rivière, car, sachant son arrivée, le soleil a prévu de revenir en majesté, gravira la montagne sous nos yeux bienveillants et inquiets, sera d'une beauté qu'on n'ose effleurer, rira de nos mauvaises vannes gay, nous posera, curieux de tout, mille questions, applaudira, sincère, l'hôte-cuisinier qui lui préparera ses mets favoris, aimera cette maison de pierre et de bois, maison de montagne difficile à chauffer où l'amitié pallie la froidure, où musique baroque et variétés françaises en alternance rythment le temps qui s'écoule lentement, enfin.

Vercors - "Il se baignera dans la rivière..."