À quoi ressemblait la sexualité des adolescents avant mai 68 ?*
On me regarde avec des yeux ronds quand je prétends que la jeunesse de ces années-là ne s'embarrassait guère de principes pour s'envoyer en l'air, franchissant allègrement la frontière entre sexualité dite "normale" et plaisir homosexuel, à mille lieues du clivage gay/hétéros que l'on constate aujourd'hui.
Et bien, l'historien Régis Revenin a fait une étude poussée sur le sujet, corroborant mes dires, et n'en est pas revenu : à Paris, par exemple, il a découvert nombre d'affaires dites "de mœurs" mettant en cause des garçons souvent issus des milieux populaires, si contagieuses que le préfet Papon - de sinistre mémoire - fit procéder à de véritables rafles, aux alentours de l'église St Germain des Prés, notamment, quartier très fréquenté à l'époque par les adeptes des amours socratiques, tarifées ou non.
L'étude, basée sur des documents officiels et sur les témoignages des contemporains, fait l'objet d'un ouvrage intitulé Une histoire des garçons et des filles. Amour, genre et sexualité dans la France d’après-guerre (Vendémiaire, éditeur).
On lira avec intérêt, l'entretien accordé par Régis Revenin à Eric Aeschimann, de l'Obs, ici : clic
En résumé, on s'éclatait beaucoup plus, et sans préjugés, à cette époque, qu'aujourd'hui.
* J'ai repris l'accroche de l'article en question.
1 commentaire:
Probablement beaucoup de choses se passaient sous le manteau et ce qui est certain c'est que le côté revendicateur était bien moins présent ( de l'hypocrisie ou du pragmatisme, qui sait et ce n'est pas la majorité silencieuse qui nous éclairera sur le sujet )je me souviens bien de quelques faits "scandaleux" mais la loi du silence prévalait -et il ne s'agissait pas de faits pédophiles de religieux , mais d'éducation sexuelle de groupe et parties fines
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