M. Stéphane Bern et son smartphone - Quoi d'autre ? |
Je n'ai rien contre M. Bern. Je lui trouve même des qualités quand il met l'Histoire à la portée de chacun, dans des émissions inégales, certes, mais où l'on peut, si l'on sait distinguer le bon grain de l'ivraie, trouver son compte, même si l'on se surprend à regretter les envolées lyriques d'un Frédéric Mitterrand ou, encore mieux, la vision parfois délirante mais si intelligente qu'en avait Sacha Guitry.
Mais nous ne sommes plus dans une époque intelligente, et ça se sait, puisque, paraît-il, selon une récente étude très scientifique, l'être humain d'aujourd'hui, s'appauvrit intellectuellement (le QI, en occident, aurait baissé de 14 points, en moyenne, depuis la fin du XIXe sicle !), ce qui serait dû, entre autres (je me gausse !), au plus récent, à l'utilisant frénétique des smartphones et autres technologies qui ne laissent pas au cerveau le moindre espace de réflexion. Vous me rendrez justice que je ne dis pas autre chose, ici, depuis sept ans que je sévis.
Un peu avant les fêtes, Stéphane Bern nous emmenait donc à Venise le temps d'une soirée, pour une émission réalisée pendant les festivités du "Redentore" (rédempteur).
Si le documentaire qui suivit, réservé aux couche-tard, fut de bonne tenue, le début de soirée - pardon, le prime-time - en un salmigondis pour le moins bas-rock, nous donnait à voir, dans un décor kitchissime avec lanternes et lumignons, la Venise qu'on déteste, celle qui faisait dire, il y a peu, à un mien camarade, qu'elle était - quand on ne sait la regarder s'entend - une sorte de Disneyland baroque ! Se succédèrent les prestations de Lambert Wilson (ça irait, hors de ce contexte), de Julien Doré (une très belle chanson italienne, et, évidemment, promo oblige, son dernier tube), Alexandre Tharaud pianotant dans un salon (un disque à vendre, lui aussi) et, c'est le pompon, l'imitateur tant adulé Laurent Gerra, lequel, visitant le Palazzo Grassi (œuvres contemporaines) fit preuve d'un génie comique sans égal en désignant comme étant son œuvre préférée... un extincteur ! Ce gag-là, je l'avais déjà fait. Mais j'avais 13 ou 14 ans.
Dans cet embrouillamini, il fut bien difficile de décerner les vrais talents (la première chanson de Julien Doré, si bien interprétée), d'avoir du plaisir à retrouver LA Claudia Cardinale (30 secondes, montre en main). Par contre, on pouvait comprendre le désespoir des authentiques Vénitiens devant cet abrutissant ballet de caméras, de micros et projecteurs, de la même eau, si je puis dire, que l'invasion des masses touristiques irrespectueuses, de la circulation des gratte-ciel de croisières sur la lagune ; mieux vaut encore l'acqua-alta !
1 commentaire:
Je l'ai à peine entr'aperçu... et vite compris qu'il fallait fuir. La vulgarisation porte parfois bien son nom.
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