Le journal quotidien - non hétérophobe - de
Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.

"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)


jeudi 27 décembre 2018

Référendum d'Initiative Populiste

L'idée d'un "référendum d'initiative citoyenne", tel que réclamé par les insurgés en jaune, est soutenue, bien sûr, par les facho-populistes de toutes espèces qui constituent le noyau dur de la contestation.
Ainsi, la "manif pour tous", le "front-rassemblement national" et les "pro-vie" (!) soumettraient immanquablement au vote populaire l'abrogation des lois qui ont fait l'honneur de la République ces dernières décennies.
Les micro-trottoirs diffusés par les JT ces jours derniers ne laissent aucun doute là-dessus.
On a froid dans le dos, soudain.

Trois personnalités haïes par les facho-populistes :

Simone Veil, loi sur l'interruption volontaire de grossesse (1974)

Robert Badinter, abolition de la peine de mort 1981) et 
suppression de la distinction discriminatoire dans l'âge
de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels (82)

Christiane Taubira, loi sur le mariage
des personnes de même sexe (2013)

8 commentaires:

Arrow a dit…

Bien vu. Moi qui étais pour ce RIC, je n'avais pas mis le doigt sur ce point. Il y a tellement de gens à l'esprit étroit qui seraient terriblement tentés d'utiliser cet outil pour remettre en cause ces avancées sociales.
Crotte, ça fait peur.
Le peuple prolétaire de G.Orwell en gilet jaune instaurant une police de la pensée unique.

estèf a dit…

Mêmes peurs. On est mal barrés.

Anonyme a dit…

voici trois personnes qui ont été l'honneur de la France, parmi d'immondes canailles fascistes, antisémites, racistes qui elles en incarnent le déshonneur. Comme je n'ai pas le moyen d'avoir un procès sur le dos, je pense que toiut le monde aura compris qui entre dans ces catégories.
Merci à vous, Silvano, d'avoir rappelé tout ce que nous devons à ces courageuses personnes qui ont payé de leurs personnes et ont fait triompher leurs nobles idées envers et contre tout et le plus souvent envers et contre quasi tous.

Anonyme a dit…

Trois superbes personnes. Je verrais bien la troisième comme future présidente. Femme de couleur serait un honneur pour la France.

Niko

Celeos a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Pippo a dit…

Suis-je d'humeur chagrine ce matin ?
À propos du "référendum d'initiative citoyenne", j'aimerais citer un homme peu recommandable, mais pas sot, Emmanuel-Joseph Sieyès (1748-1836) :
"Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. » (« Sur l’organisation du pouvoir législatif et la sanction royale », in Les Orateurs de la Révolution française. Les Constituants, Tome I, Paris, Gallimard, 1989, p. 1025 et 1027)."
Sieyès était bien sûr favorable au suffrage censitaire. D'où cette "démocratie bourgeoise", sur les vestiges de laquelle les partis politiques ont établi leurs jeux de pouvoir.
La démocratie participative est malaisée à mettre en œuvre. Un exemple ? Je connais un bourgmestre qui désirait affecter dix pour cent d'un nouvel immeuble résidentiel à des logements sociaux. Un comité de quartier est invité ; on lui présente des plans et des dessins des façades ; un homme alors interpelle : "Vous ne trouvez pas que ça fait un peu Allemagne de l'Est ?" ; rires gras, sonores, prolongés de l'assemblée. Une dizaine de réunions de ce comité ont été nécessaires, et le bourgmestre a finalement gagné, à l'usure. Un peu dictateur ce bourgmestre, vous ne trouvez pas ?
(Un peu parano, je précise préventivement que je ne regrette ni la féodalité, ni la démocratie bourgeoise, ni l'Empire romain, etc.)
Pour terminer, une boutade de Karl Marx : "En France, tout est immédiatement politique".
Heureux d'avoir lu Celeos. Malheureux d'avoir été si long.
Cordialement.

Silvano a dit…

Non,Mamy Grand, vous n'étiez pas trop long. Le point de vue de nos si proches voisins est intéressant. Karl Marx n'avait pas toujours raison, même sous couvert de boutade : tout est immédiatement politique, et pas seulement en France.

Alex H. a dit…

La référence historique de Celeos est un peu simple, d'autant que, peu de temps après, le bon peuple fit un triomphe au détenteur de ces pleins pouvoirs et ne s'éleva que très minoritairement contre Vichy et les nazis. Je suis d'accord avec vos propos, Sylvano ; pas confiance.