Cher Silvano, Comment ne pas penser à vous hier soir, quand j'ai soudain réalisé que le restaurant où je devais retrouver quelques amis pour dîner se trouvais en une rue dénommée "Fululu" (prononcez Fouloulou, évidemment !) ? Parmi ces amis, grecs d'ailleurs - leur compagnie est toujours promesse de bonne chère et de cordialité sincère - se trouvait un trentenaire au physique d'athlète, au visage de Dionysos. Une belle barbe en pointe où le sel se mêle déjà au poivre ornait son visage. Un bel homme, doux avec ça vous dis-je, même si je ne vous convaincrai pas : l'appendice vous déplaira, j'en suis sûr. Moi qui en suis également pourvu, je ne peux que m'élever contre cet ostracisme - les barbus sont dignes d'êtres regardés, pour peu que ce ne soient pas des hipsters, s'entend ! Toutefois, dans le pays où je vis désormais, ayant le privilège de travailler avec de jeunes gens - les campus en sont toujours bien achalandés, et de surcroît avec des têtes bien faites -, je découvre la beauté de la jeunesse et la grâce de ces corps à l'apogée de leur développement, que j'avais jusqu'à maintenant peu désirées. Je vous comprends, Silvano, je vous comprends ! Il en aura fallu, du temps...
Cher Gaultier, quel gentil (et beau) commentaire ! Je n'ai pas de réelle aversion pour la barbe : simplement, ici, à Paris, ils finissent tous par se ressembler, et certains semblent se vieillir à loisir, quand la jeunesse est un tel trésor ! Comme toutes les modes, ça passera, et la maison Gillette a encore de beaux jours devant elle, qui facture ses lames de rasoir à prix d'or. Quant aux jeunes gens qui allient beauté physique, fraîcheur, et tête bien faite, je suis ravi que vous compreniez l'attrait qu'ils exercent sur moi. Il peut y avoir du désir, mais nulle concupiscence.
Cher Silvano, Désir et concupiscence sont en effet deux choses bien différentes et trop souvent confondues par le commun des mortels - comme érotisme et pornographie. Il est parfois difficile de se faire comprendre dans ce monde... C'est à désespérer que le "happy few" soit si "few". Quant à la barbe, j'avoue qu'outre être un choix esthétique, elle m'a donné il y a quelques années une contenance qu'un visage par trop juvénile me refusait, alors que mon métier appelait une apparence sérieuse et pondérée. Et maintenant que la calvitie me gagne malheureusement un peu plus à chaque retour chez le coiffeur, pourquoi ne pas la garder ? Tout juste trentenaire, et déjà barbon ! Je remarque par ailleurs qu'ici, en Extrême-Orient, cette barbe régulière me donne un surcroît de prestige, tenant à la fois de la rareté et du signe de la sagesse... ce qui me vaut bien des œillades !
5 commentaires:
Bon dimanche.
Cher Silvano,
Comment ne pas penser à vous hier soir, quand j'ai soudain réalisé que le restaurant où je devais retrouver quelques amis pour dîner se trouvais en une rue dénommée "Fululu" (prononcez Fouloulou, évidemment !) ?
Parmi ces amis, grecs d'ailleurs - leur compagnie est toujours promesse de bonne chère et de cordialité sincère - se trouvait un trentenaire au physique d'athlète, au visage de Dionysos. Une belle barbe en pointe où le sel se mêle déjà au poivre ornait son visage. Un bel homme, doux avec ça vous dis-je, même si je ne vous convaincrai pas : l'appendice vous déplaira, j'en suis sûr. Moi qui en suis également pourvu, je ne peux que m'élever contre cet ostracisme - les barbus sont dignes d'êtres regardés, pour peu que ce ne soient pas des hipsters, s'entend !
Toutefois, dans le pays où je vis désormais, ayant le privilège de travailler avec de jeunes gens - les campus en sont toujours bien achalandés, et de surcroît avec des têtes bien faites -, je découvre la beauté de la jeunesse et la grâce de ces corps à l'apogée de leur développement, que j'avais jusqu'à maintenant peu désirées.
Je vous comprends, Silvano, je vous comprends ! Il en aura fallu, du temps...
Cher Gaultier, quel gentil (et beau) commentaire ! Je n'ai pas de réelle aversion pour la barbe : simplement, ici, à Paris, ils finissent tous par se ressembler, et certains semblent se vieillir à loisir, quand la jeunesse est un tel trésor ! Comme toutes les modes, ça passera, et la maison Gillette a encore de beaux jours devant elle, qui facture ses lames de rasoir à prix d'or. Quant aux jeunes gens qui allient beauté physique, fraîcheur, et tête bien faite, je suis ravi que vous compreniez l'attrait qu'ils exercent sur moi. Il peut y avoir du désir, mais nulle concupiscence.
Il m'arrive parfois de rêver à une vie future où je me réincarnerais en oreiller ou en traversin. Allez savoir pourquoi...
Cher Silvano,
Désir et concupiscence sont en effet deux choses bien différentes et trop souvent confondues par le commun des mortels - comme érotisme et pornographie. Il est parfois difficile de se faire comprendre dans ce monde... C'est à désespérer que le "happy few" soit si "few".
Quant à la barbe, j'avoue qu'outre être un choix esthétique, elle m'a donné il y a quelques années une contenance qu'un visage par trop juvénile me refusait, alors que mon métier appelait une apparence sérieuse et pondérée. Et maintenant que la calvitie me gagne malheureusement un peu plus à chaque retour chez le coiffeur, pourquoi ne pas la garder ? Tout juste trentenaire, et déjà barbon ! Je remarque par ailleurs qu'ici, en Extrême-Orient, cette barbe régulière me donne un surcroît de prestige, tenant à la fois de la rareté et du signe de la sagesse... ce qui me vaut bien des œillades !
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