Silvano Mangana (nom de plume Louis Arjaillès). Maison de confiance depuis 2007.
"La gravité est le plaisir des sots"
jeudi 31 mai 2018
Liège la douleur
L'un deux a mis un commentaire sous un billet si futile en regard de l'odieux événement, que je préfère l'insérer ci-dessous, de même que les mots venus de Marie, lectrice fidèle que retranscrit au mieux l'émotion que nous ressentons.
Mamy Grand a dit...
2 commentaires:
- Pierre Sand a dit…
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Marie a parfaitement exprimé ce que l'on ressent chaque jour. Tiraillés que nous sommes par l'amour du beau, du plaisir, d'une forme de délicatesse (que seules les circonstances peuvent nous faire qualifier de futile) et la conscience de la violence et du malheur, partout. Pour ma part je n'ai jamais réussi à me défaire d'un sentiment de culpabilité, d'impuissance.
Pierre - 31 mai 2018 à 22:29
- joseph a dit…
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MERCI ; en tant que liégeois mon cœur saigne de ressentir un sentiment d'impuissance comme dit Pierre, mais en tant que belge je ressens une honte d'être représenté à un haut niveau (la politique belge est si complexe et la presse quasi muselée) par des autosatisfaits de leur action disant donner une réponse humaine alors que comme Marie je côtoie des personnes si riches intérieurement si on leur prête quelques minutes d'attention mais que la politique mise en place veut cacher quand ils font tache dans le paysage mais que cela né dérange pas de voir dormir sous des abris de cartons avec leur chien pour chaleur et protection de leurs rares biens personnels ; Ne nourrissez pas les "pigeons", vous les maintenez en vie !
- 3 juin 2018 à 13:22
"Lèyîz m' plorer ..."
Silvano a dit...
" Bien sûr, j'espère que Joseph vous lira.
Je partage votre affliction. "
Marie a dit...
" Quelques jours avant ce nouveau malheur, je suis allée à Liége. Une de mes activités m'y conduisait et j'avais ensuite prévu de visiter cette vieille ville belge.
Il y faisait chaud. Sous un lourd soleil, je fus frappée, comme habituellement, de la douloureuse différence entre les personnes qui s'égayaient aux terrasses des cafés et restaurants et les jeunes gens qui erraient à la recherche de quelques argents. Deux m'ont abordée, l'un sous le poids d'un lourd blouson et de pauvres sacs...pieds nus. Il a tendu une main si jeune puis est reparti, une fois l'argent reçu, sans un mot, semblant errer dans je ne sais trop quel monde. L'autre, s'excusant d'emblée de ce qu'il considérait comme une violence." J'ai bien conscience de la violence d'être abordée de cette façon...". Nous avons échangé, il pleurait, il m'a dit sa honte, l'humiliation d'être rejeté....J'aurais tant voulu le consoler plus que de pièces déposées dans sa main...
Je suis repartie sans rien visiter. J'avais rencontré l'essentiel et n'avais plus la légèreté d'être touriste.
A l'annonce de l'attentat, j'ai pensé à eux et à tous mes frères humains dans la désespérance. "
Marie