Paris qui pue ?
La rue du Mont Cenis en 1938 |
J'entends beaucoup dire que Paris est sale.
Evidemment, si on la compare à Vienne, ou un jet de mégot génère un tollé, notre capitale, par endroits, tient du cloaque.
Le visage de la capitale française a pourtant bien changé au cours des dernières décennies, grâce, notamment, au ravalement obligatoire des façades d'immeubles que l'on découvrait encore noirâtres dans les années 70.
Les propriétaires de chiens se sont responsabilisés et débarrassent les trottoirs des déjections de leur animal, à l'exception de ceux qui les laissent s'ébattre sans laisse, en liberté, c'est jeune, c'est vif, c'est frais, c'est cool !
Dans mon quartier, dit "populaire", on ne peut sortir sans croiser, à pied, en "pick-up" ou avec leur carriole, les agents de propreté de la ville.
Ce sont les incivilités qui sont en majeure partie responsables de la saleté de l'espace public : jets de déchets quand les corbeilles abondent, rejets d'objets, meubles, matelas, planches, sanitaires (il n'est pas rare de croiser une cuvette de WC !) à même le trottoir sans avoir prévenu le service des encombrants, très efficace...
C'est une mentalité, un état d'esprits déplorables dans une partie non négligeable de la population qui produit ce pitoyable laisser-aller.
Si le RPR-UMP-LR revenait aux affaires (même lifté), c'est l'argent sale qui risquerait de couler dans le caniveau.
Venise, ville fermée
Mon cœur tombe en morceaux devant les images qui nous parviennent de la péninsule. Ce qui devrait ravir l'inammorato de l'Italie que je suis, Florence offerte sans files d'attente, le Colisée libéré des hordes selfiennes, la Piazza San Marco débarrassée des foules de l'irrespect, la via Toledo napolitaine abandonnée aux seuls pigeons, je n'oserais en rêver. Las, c'est à cette cochonnerie qu'on le doit, qui s'abat sur le pays de la beauté, et l'on aimerait que tous les cierges brûlés ici et là par les âmes dévotes aient pour effet une rapide et miraculeuse guérison.
Pour permettre simplement au pays le plus "vivant" d'Europe de retrouver toute sa verve, son entrain, sa "dolce vita".
© Catherine Hédouin - Mars 2020 (via Tramezzinimag) |
Photo Raymond Carrance (années 50) |
La veuve poignée
Système exclusif double-"gantage" de chez Stöpler : le top ! |
Hier, je suis allé faire quelques emplettes chez mon épicière italienne préférée. Sa vendeuse, comme souvent, m'a fait de guanciale "bon poids", comme le chantonnait ma grand-mère. Je fis bien sûr référence à la situation en Italie où, me dit-elle, vivent ses parents âgés, reclus (confinés : ce mot est assez lourd, in fine, non ?) chez eux pour une durée indéterminée. Elle pense que nous, Français, gérons mieux la situation. Notre système de santé est, me dit-elle, bien meilleur qu'au-delà des Alpes, et son pays compte beaucoup de vieilles personnes.
Je ne sais trop qu'en penser, si ce n'est que j'ai plus tendance à faire confiance aux organismes officiels et médias traditionnels qu'aux réseaux asociaux où, d'ailleurs, je ne mets pratiquement plus les yeux.
Prenant le métro pour m'en aller faire mon marché, j'ai assisté à l'étrange ballet des voyageurs, lesquels se gardent d'ouvrir la porte de la voiture, attendant qu'une bonne âme le fasse pour eux, en actionnant la poignée métallique avec la main préalablement enfouie dans la manche de son pull, manteau ou autre blouson.
Je préconise des moufles, puisqu'il se dit (sur les réseaux sociaux ?) que les gants chirurgicaux n'auraient aucune utilité en ce domaine.
Dommage, j'imagine très bien, en nouvelle mode, mes concitoyens et yennes (je ne pratique pas l'inclusion) gantés de latex de couleurs vives si possible pour égayer quelque peu les sous-sols où règne une ambiance délétère.
Ce soir, le président fait une alllllocution : ça va tout arranger.
Bon, allez, on prend un bouquin , ça fait du bien !
5 commentaires:
Rue du Mont-Cenis avec vue du croisement avec et sur Rue Saint-Rustique ?
C'est possible, en effet, Dimitri, mais je n'ai pas trouvé l'adresse du restaurant (disparu depuis) Le Moulin Joyeux.
Veuve poignet ? Ou est-ce un jeu de mots ?
Anonyme : il y a un texte sous ce titre.
Oui, je maintiens que j'ai connu Paris plus sale qu'actuellement. Notamment à l'époque de l'opération de communication sur les "moto-crottes".
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