J'ai retrouvé ce court texte publié ici en 2013 :
Tard dans la matinée, nous nous décidions à partir pour la plage.
Je n'aime pas la plage : j'y allais pour ne pas briser le rêve, pour te plaire, pour rester avec toi.
Nous faisions un drôle de tandem, toi le sportif tout en muscles aussi blond que j'étais brun, et moi l'intello, l'artiste frêle, pas encore épaissi de mes ripailles futures.
Je restais sur le sable, livre en main, pendant que tu évoluais tel un squale dans les vagues bleues.
J'attendais que tu en émerges, altier, pour t'admirer dans ta plénitude de jeune mâle qui a tout vaincu.
Tu venais vers moi, sourire aux lèvres : ce sourire indulgent, doux, qui se faisait carnassier parfois, la nuit, avant tes ruades.
Tu hurlais : "Tu te baignes pas, femmelette ?"
J'avais honte ; je pensais que tous ces gens, autour de nous, me regardaient et se moquaient de la "femmelette".
Je disais : "T'es dingue, elle est trop froide !"
Et tu venais, au-dessus de moi, t'ébrouant dans une danse tribale, m'asperger de milliers de gouttes salées qui, ainsi, voletaient de ta peau à la mienne.
Je faisais mine de m'en offusquer ; j'étais bien.
2 commentaires:
Merci pour ce moment de... tendresse mouillée !
Belle authenticité de l'amour...
Enregistrer un commentaire