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| Afp.com/Francois Guillot |
On n' a même pas envie de souhaiter bon voyage à l'ami qui part rejoindre sa famille dans quelque province, autrefois lointaine : on sait que le temps de trajet s'est considérablement raccourci, qu'il sera là-bas en une heure, ou deux et demie s'il descend dans le sud, que les paysages de France défilant à grande vitesse n'auront pas le temps de l'émouvoir, de le surprendre, de l'émerveiller. On sait qu'il ne liera conversation avec quiconque, qu'autour de lui, les yeux des voyageurs seront rivés sur des écrans, que leurs oreilles vrombiront de décibels en surnombre. Dans sa progression vers la "voiture-bar" où il achètera un sandwich réfrigéré sans la moindre saveur, croisera-t-il quelqu'un qui lèvera les yeux de son livre sur son passage ?
3 commentaires:
Tout cela est vrai ; pour autant il existe des moments de grâce qui disent qu'il ne faudrait que peu de choses pour retrouver notre goût de la convivialité. J'en parlerai prochainement dans Véhèmes.
comme vous dépeignez bien cette triste réalité de l'isolement , alors que des regards échangés engendrent tant de moments précieux!
Nostalgie…Les rencontres de couloir où l'on allait fumer une cigarette, les compagnons de compartiment où l'on étais face à face…on aurait quelquefois aimé que le trajet fut plus long. Au wagon restaurant, le temps d'un excellent déjeuner nous rendait à Bruxelles, on prenait le bateau pour se rendre à Londres…
Mais où est le progrès ?
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